SUISSE: Appel contre l’application du Règlement Dublin III

von Pour signer cet appel, 21.10.2017, Veröffentlicht in Archipel 263

Les autorités suisses séparent des familles, arrachent des enfants de l’école et interrompent les soins fournis aux malades pour qu’un autre pays traite leurs demandes d’asile. Demandez au Conseil fédéral et aux gouvernements cantonaux de protéger les droits humains des réfugié·es au lieu de prioriser l’application stricte du Règlement Dublin III!

La Suisse est l’un des pays qui appliquent le plus strictement la procédure Dublin. Ce formalisme excessif porte non seulement atteinte à la santé psychique voire physique des personnes, mais conduit également à des violations des droits fondamentaux et des droits de l’enfant.
Au nom des Accords de Dublin, des familles sont séparées, des personnes malades sont renvoyées dans des pays où une prise en charge médicale adéquate n’est pas garantie, des enfants sont arrachés de leur classe en milieu d’année, des mères d’enfants en bas âge sont renvoyées vers l’Italie, alors que le père de leur enfant reste en Suisse, ou vice-versa.
Cela pourrait être évité, si la Suisse faisait usage du paragraphe 17 du préambule du Règlement Dublin III, qui rappelle que:
«Il importe que tout Etat membre puisse déroger aux critères de responsabilité, notamment pour des motifs humanitaires et de compassion, afin de permettre le rapprochement de membres de la famille, de proches ou de tout autre parent et examiner une demande de protection internationale introduite sur son territoire ou sur le territoire d’un autre Etat membre, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères obligatoires fixés dans le présent règlement.»
Dans de tels cas, la Suisse peut et devrait faire usage de la clause discrétionnaire énoncée à l’art. 17 al. 1 du Règlement
Dublin, qui prévoit que:
«Par dérogation à l’article 3, paragraphe 1, chaque Etat membre peut décider d’examiner une demande de protection internationale qui lui est présentée par un ressortissant de pays tiers ou un apatride, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères fixés dans le présent règlement.»
La prise en compte du paragraphe 17 du préambule ainsi que l’application de l’article 17 al. 1 devraient conduire la Suisse à entrer en matière sur les demandes d’asile des personnes arrivées en Suisse par un autre pays européen et qui:

  • sont en charge d’enfants en bas âge ou scolarisés,
  • ont des problèmes médicaux nécessitant un suivi régulier,
  • ont des membres de leur famille qui résident en Suisse,
  • connaissent d’autres situations exceptionnelles notamment pour des motifs humanitaires et/ou qui demandent la compassion.
    Les organisations, les personnalités et les personnes signataires de cet appel demandent:
  • au Conseil fédéral d’utiliser toutes les possibilités offertes par l’article 17 al. 1 du Règlement Dublin, évitant à la Suisse de violer les conventions internationales relatives aux droits de l’enfant et aux droits fondamentaux;
  • aux exécutifs cantonaux de respecter le droit international et notamment la Convention sur les droits de l’enfant dans le cadre de l’exécution des renvois Dublin.
    Pour signer cet appel, rendez-vous sur le site <www.dublin-appell.ch/fr/>