Les articles parus précédemment dans Archipel, "L’imposture historique de la techno-science" de Bertrand Louard (No91 – février 2002) et "Aggiornamento" de Denis Brutsaert (No 93 – avril 2002), sont le début d’une série de réflexions historiques et contemporaines sur les conséquences des recherches scientifiques et de leurs applications. Nous avons choisi de mettre le doigt sur des faits précis, pour montrer les directions prises par le système biotechnologique dans le monde industriel et progressiste.
Dans la première partie de cet article (N°96 – juillet 2002), j’essayais d’analyser le processus de développement de l’eugénisme dans le monde occidental. Une philosophie grandement partagée dans tous les milieux (scientifique, politique, etc.) et mise en application de différentes manières dans plusieurs pays. A la lecture de l’histoire, on pourrait imaginer que cette période est révolue, que les générations actuelles ont pris acte des perversions du passé, pour éviter de dériver dans le même sens. Evidemment, il n’en est rien, c’est le sujet de cet article.
Une petite "brève" dans un canard!
Dans "Libération" du 15 juillet 02, une dépêche de l’AFP parle d’une "campagne de stérilisation forcée orchestrée au Pérou de 1996 à 2000 sur les populations indiennes. Environ 230.000 personnes, dont 90% de femmes. 10% des Indiens interrogés disent avoir accepté en échange de promesses de nourriture et de soins médicaux".
Pour en savoir plus, j’ai regardé sur le Net où j’ai trouvé un article provenant de la revue "Front Social n°15, Printemps 2000" qui dévoile, en plus du programme de stérilisation forcée, les noms des ONG, Etats et entreprises qui ont, directement ou indirectement, participé à ces horreurs. Pratiquer des interventions médicales sur des centaines de milliers de gens implique obligatoirement une volonté d’organisation à l’échelle nationale et internationale.
Ce programme de stérilisation systématique est présenté sous le nom de "programme de planification familiale". "Pour réussir cette campagne, l’Etat péruvien organise des "festivals", prétendant organiser gratuitement des consultations chez le médecin, le dentiste, des séances de coiffure. Des fonctionnaires vont rendre visite aux gens le jour dit pour faire en sorte qu’un maximum de femmes viennent, avec tout un lot de pressions psychologiques et physiques. Dans d’autres cas, les femmes sont stérilisées à leur insu, après une visite chez le gynécologue ou lors d’accouchement, voire dès qu’elles restent à l’Hôpital." 1 L’ensemble du corps médical participe de gré ou de force à ces actions. L’un des moyens de stérilisation est une pilule, la "Quinacrine" qui est insérée dans l’utérus de la femme, avec des effets très douloureux. D’après la "Tribune de Genève" du(20 juin 1998, "ces pilules (300.000) ont été fabriquées en Suisse à Sisseln par Sipharm AG. Cette entreprise a fait trois livraisons au Dr Mumford, selon Fritz Schneiter, directeur du Sipharm" . Ce dernier déclare: "Il ne nous appartient pas d’être la conscience du monde. Nous fabriquons ce que l’on nous demande. "2
Le Dr Mumford et Elton Kessel sont deux chercheurs des USA qui exportent des pilules stérilisantes dans le tiers monde, financés par des groupes privés. L’objectif est justifié par Mumford de cette manière: "Cette explosion [démographique] qui, après l’année 2050, viendra entièrement des immigrés et de leurs enfants, va dominer nos vies, ce sera le chaos et l’anarchie "3. Au Pérou, les campagnes de stérilisation sont rendues possibles par un organisme nord-américain US-AID (agence internationale de développement). L’US-AID a aidé l’Etat péruvien à planifier la campagne, a fourni une assistance technique avec le concours du gouvernement anglais et de l’UNFPA (organisme de l’ONU consacré à la population mondiale).
Des programmes de ce type se sont déroulés dans d’autres pays d’Amérique du Sud. Au Brésil par exemple, dans certaines régions, des femmes des classes défavorisées auraient été stérilisées. Au Mexique, des organisations dénoncent des actes de stérilisation du même genre: "Les campagnes de stérilisation forcée sont destinées à anéantir la pauvreté en supprimant les pauvres. D’autre part, le Fonds de la Population des Nations-Unies (FPNU) a signalé au gouvernement mexicain la possibilité de négocier une partie de la dette extérieure mexicaine en échange de la mise en application d’un programme de "planification familiale"" 4. La liste n’est pas close et, par ailleurs, nous ne savons pas tout sur ce sujet.
Aujourd’hui l’eugénisme de masse est encore de rigueur, seulement ce n’est plus dans les pays dit "civilisés", mais sur des populations pauvres et rurales des pays en "voie de développement". Ces campagnes massives de stérilisation sont soutenues par certaines démocraties occidentales dans le cadre des programmes de "planning familial". Avec des arguments tels que "apprendre aux gens les méthodes de contraceptions, régulation des naissances, etc." , pour pallier la démographie grandissante, la pauvreté. Les réels objectifs de ces pratiques sont l’élimination par la sélection des couches sociales politiquement, économiquement et racialement indésirables. L’exemple des Indiens péruviens montre parfaitement la continuité d’un génocide qui dure depuis cinq siècles.
Dans les sociétés industrialisées, les formes de "sélection humaine" sont toujours d’actualité. C’est-à-dire que la mythique conception de l’homme parfait est de plus en plus ancrée dans les mœurs. La peur des surprises et des défaillances engendrées par la nature accroit l’idée d’une maîtrise de la descendance. En résumé, par des examens prénataux, échographiques et des tests génétiques, on cherche l’enfant parfait, le degré de défaut zéro. On peut s’interroger sur ce que signifie vouloir des enfants "sur mesure", de les vouloir aussi parfaits que la science peut nous les "livrer" et nous réserver, le cas échéant, le droit d’aller en justice s’il y a eu erreur ou défaut dans la surveillance ou la maîtrise du processus. Tout d’abord, avant de procéder à un état des lieux des pratiques qui laisseraient entrevoir ces nouvelles formes de sélection sociale, ce qui amènerait à créer des humains adaptés à vivre dans ce système en pleine décomposition (catastrophes écologiques, famines, crises sociales etc.), essayons d’entrevoir les limites non avouées de la recherche en génétique moléculaire, qui, par défaut, engendre des bricolages techniques, appuyés sur des idées philosophiques bien définies.
Dans les années 1970-80, la génétique moléculaire rencontre de grands problèmes de théorisation, les scientifiques sont dans l’impasse conceptuelle. Au lieu de renforcer la recherche et la compréhension de la complexité des phénomènes biologiques, la science moderne définit le tout-génétique comme l’élément central. Ainsi, à partir d’un résultat obtenu, réel mais totalement aléatoire, on invente le processus qui en serait l’origine. En d’autres termes, on ne connaît que les résultats, sans en comprendre réellement la provenance. Ce qui n’empêche nullement les scientifiques de franchir le pas entre l’aléatoire et la vérité absolue. Ils surévaluent les résultats de leurs découvertes et font ainsi croire au public que la recherche avance.
De nouveau, comme dans les années 1880-90 et au début du vingtième siècle, les scientifiques font des déclarations favorables aux applications de la génétique à l’organisation sociale, s’octroyant ainsi une caution idéologique. Prenons une déclaration exemplaire d’un personnage bien connu dans la société française, le papa du "Téléthon", le généticien B. Cohen. "A bas la dictature de la sélection naturelle, vive la maîtrise humaine du vivant! Car, à quoi bon se voiler la face? Il est évident que l’homme, dans un avenir proche, aura le pouvoir de modifier son patrimoine génétique. Et l’appréhension que suscite l’évocation d’une telle échéance ne semble guère justifiée. (…) Je suis persuadé que l’homme futur, celui qui maîtrisera parfaitement les lois de la génétique, pourra être l’artisan de sa propre évolution biologique, et non celui de sa dégénérescence." 5
Quand des scientifiques, renforcés par les médias, se prennent à élaborer des théories fracassantes et bancales en soudoyant l’organisation sociale, on peut imaginer sans être de grands connaisseurs qu’ils vont peaufiner des thèses relatant la pertinence de la thérapie génique. Pour étayer cette idée, j’ai relevé un passage de l’ouvrage de Pichot: "Comme l’actuelle survalorisation de la génétique n’est aucunement sous-tendue par un progrès théorique de la discipline mais au contraire par des difficultés en ce domaine, on devrait inévitablement en arriver à l’eugénisme, car celui-ci, en tant que mesure négative, n’a pas besoin d’un support théorique très élaboré." 6 Aujourd’hui, une thérapie n’ayant donné naissance à aucun résultat sert avant tout de base idéologique. Dès lors, l’amalgame entre thérapie et diagnostic est aisé. Puisque l’on ne peut soigner, on va donc sélectionner.
Handicaps pour cibles
Commençons par les premiers concernés par ces thèses et en finalité par les applications qui en découlent. Les personnes ayant des handicaps physiques se demandent réellement si elles sont les bienvenues dans nos sociétés occidentales et si les recherches actuelles ne viseraient pas à éradiquer toutes formes de handicaps physiques et mentaux. Elles se sentent réellement menacées dans leur existence propre. Par exemple, l’association des sourds s’inquiète des visées de la recherche génétique, et donc entre autre du Téléthon (je développerai le cas Téléthon plus loin). Tout d’abord, les sourds ne prennent pas leur handicap comme une tare, mais ils vivent avec, le considérant, au même titre que n’importe quelle autre particularité, comme élément de l’équilibre de la société. Une malentendante disait: "Que l’on soit sourd de génération en génération ou pas, nous sommes fiers d’être sourd et d’avoir des enfants sourds "7. La France compte cinq millions de personnes handicapées qui ont, comme tout le monde, droit de cité, mais l’organisation sociale n’est pas adaptée en conséquence pour leur permettre une réelle vie dans ce système compétititif où "le plus fort gagne". Jean-Luc Simon, président du GFPH (Groupement Français des Personnes Handicapées) explique que "le handicap n’est pas synonyme de souffrance, et le malheur ou le bonheur ne dépend pas de la forme que nous avons ou des moyens de communication que nous utilisons. C’est beaucoup plus subtil que ça. Le malheur présupposé d’une personne qui a une forme particulière ne doit pas forcément mener à son élimination". "Personne handicapée, je m’exprime aussi ici comme un des derniers représentants d’une population qui se sent menacée dans son existence propre. Différentes dans leurs modes d’existence, les personnes handicapées vivent certaines conséquences sociales du développement de la biologie génétique comme de véritables insultes qui leur sont lancées au visage, comme dans l’affaire juridique française autour de la plainte attribuée à Nicolas Perruche, et je demande à chacun d’imaginer l’émotion qu’il ressentirait en s’entendant dire 'qu’il aurait mieux valu qu’il ne naisse pas'" 8.
On peut alors se demander à quelle société parfaite les scientifiques veulent nous faire accéder. Aujourd’hui, les promesses d’une pseudo-thérapie miraculeuse se résument à une sélection drastique. Une sélection qui, grâce aux innovations technologiques, permet simplement d’agir avant la naissance et d’échapper ainsi aux réprobations d’une éthique bien pensante. Rien d’étonnant donc à ce que certains évoquent le tri des embryons comme solution, embryons sélectionnés en fonction de leur absence de prédisposition à telle ou telle maladie. Ce que l’on appelle dans le jargon scientifique, le dépistage pré-implantatoire (le DPI a pour but de sélectionner un embryon "sain" parmi plusieurs embryons produits en vue d’une fécondation in vitro). Si celui-ci n’est pas réalisé, on proposera aux mères à risque le dépistage prénatal (DPN). Dans tous les cas, il s’agit théoriquement de repérer une prédisposition éventuelle à une maladie génétique. En conséquence, lorsque les tests détectent des cellules à risque, la plupart des patientes optent pour l’avortement. Dire à une mère enceinte, qui déjà se trouve dans un état physique très sensible, qu’elle a un fœtus qui est peut-être porteur d’une maladie, oriente impitoyablement sa décision. Nous approchons donc de ce que Pichot appelle "l’eugénisme individuel" et non plus populationnel: "L’eugénisme populationnel correspondait aux approches phénoménistes et mathématiques de la génétique de l’époque (1ère moitié du XXème siècle). L’eugénisme individuel renvoie aux actuelles approches moléculaires (la génétique aujourd’hui s’intéresse à la "physiologie" de l’hérédité, et non pas à des statistiques de phénotypes). A ce niveau individuel, l’eugénisme est fondé sur les possibilités de dépistage prénatal des maladies héréditaires, dépistage éventuellement suivi d’un avortement. On ne peut plus améliorer l’humanité (préoccupation populationnelle), mais on veut empêcher la naissance d’êtres humains dont la vie ne mérite pas d’être vécue." 9
Une panoplie de gènes inespérés
Chaque semaine les revues spécialisées et les journaux grand public nous annoncent la découverte d’un "gène impliqué dans telle ou telle maladie (diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires, etc.). "
Pourquoi étaler ces résultats au grand jour avec tant d’euphorie? Et de surcroît sans être parfaitement certain de ces affirmations! La première hypothèse que nous pouvons apporter pour tenter de mieux comprendre les mécanismes conceptuels de la science d’aujourd’hui est qu’ils s’apparentent à du bricolage, à des jeux de gènes: il faudrait, à partir de rien, construire le génome humain. Plus les chercheurs avancent, moins ils comprennent cette mélasse complexe. Par contre, ils doivent impérativement "glorifier" leur domaine, démontrer qu’ils atteignent sans faille les objectifs recherchés, d’où l’impératif de la publication dans une revue spécialisée, sans quoi leur budget serait réduit, voire même supprimé. La deuxième hypothèse – à mon sens la plus pertinente par ses objectifs philosophiques, idéologiques et financiers – se trouve du côté des remèdes hypothétiques à trouver pour vaincre des maladies soi-disant génétiques. Prenons par exemple l’obésité. Cette maladie touche une couche de population sans précédent dans le monde occidental, et en particulier un nombre impressionnant d’Américains (20% d’enfants). Et déjà, les scientifiques annoncent avoir découvert le gène de l’obésité! Est-ce crédible, je l’ignore…
Par contre, ce dont nous pouvons être certains, c’est que l’obésité est une des conséquences sur l’homme d’une nourriture aseptisée, non équilibrée, ainsi que du rythme imposé, générateur de stress. Sans oublier d’ailleurs que les personnes obèses appartiennent pour la plupart aux milieux défavorisés.
Dire que l’obésité est une maladie génétique permet de se dédouaner des conséquences néfastes causées par l’industrialisation tout en créant un nouveau marché pour les firmes pharmaceutiques. Etant génétique, la maladie pourra être détectée par des tests DPI ou DPN. Ainsi, des millions de kits tests seront vendus, puis suivant les résultats, des décisions seront prises (avortement).
J’ai pris ici un exemple précis, l’obésité, pour démonter les visées du système biogénétique, mais j’aurais pu choisir d’autres maladies soi-disant génétiques. Car les scientifiques ont annoncé en grande pompe que nous sommes prédisposés à environ 5.000 maladies génétiques. "C’est dans ce domaine des 'prédispositions génétiques' plus que dans celui des maladies réellement héréditaires, qu’il pourrait y avoir un véritable danger eugéniste. Non seulement parce que ces prédispositions sont plus floues que les maladies héréditaires avérées; mais aussi, parce qu’elles concernent beaucoup plus de monde." 10
Médiatiquement vôtre!
La recherche a besoin d’un relais médiatique pour se faire connaître, pour présenter ses découvertes et pour récolter les fonds qui lui permettent de continuer.
Annuellement, depuis quinze ans en France et plus dans d’autres pays (USA), nous assistons en direct sur les chaînes publiques de télévision, à une course-poursuite à l’argent pendant trente-six heures non-stop. Des dizaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes sont mobilisés dans toute la France. Des journalistes et des scientifiques de tout poil animent sans relâche ce show "Maladies génétiques". Pour la crédibilité, des enfants myopathes sont exposés en permanence aux téléspectateurs. En soi, vouloir trouver des remèdes contre ces maux – si tel est l’objectif – est tout à fait respectable. Malheureusement, les buts ne sont pas ceux que l’on nous rabâche pendant les mois "Téléthon".
Les maladies génétiques qui servent de miroir sont très rares (ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sont pas à prendre en compte). Elles ne touchent que très peu d’humains sur la planète. Les généticiens savent pertinemment qu’il n’y a guère de chances de leur trouver des remèdes. Car, pour obtenir des résultats probants sur des sujets génétiques, il faut un large panel d’individus porteurs. Par exemple la trisomie 21, qui est une maladie génétique, frappe un nombre important de naissances (1/650 naissances) mais curieusement elle n’est pas prise en compte par cette messe médiatique, et encore moins par les recherches qu’elle est censée financer.
Ainsi, les maladies présentées aux Téléthon sont, de par leurs rareté, de l’ordre du cas particulier. "Le comble du cas particulier n’est-il pas atteint avec ces maladies si rares, et touchant si peu d’individus, qu’on les a appelées "maladies orphelines" – dénomination qu’on croirait sortie d’un cabinet de marketing? Cas tellement particuliers qu’ils ne sont guère étudiés, non seulement parce que ces maladies ne seraient pas rentables pour l’industrie pharmaceutique, mais aussi parce qu’on peut difficilement étudier une maladie (et encore moins envisager une thérapie) lorsqu’il n’existe que très peu de cas connus." 11
Qu’est-ce qui se cache derrière cette mascarade? Il faut faire croire au public que la recherche avance, qu’elle obtient des résultats concrets et que les remèdes sont donc possibles. L’objectif est la transparence envers les "télé-donateurs", une transparence bien aiguisée, maîtrisée, ajustée. Il faut appâter le téléspectateur en trois temps: le toucher émotionnellement, le conscientiser scientifiquement pour enfin pouvoir le taxer financièrement. Pour cela, il est primordial de mettre en oeuvre l’industrie de l’image, appuyée des secteurs social, culturel, intellectuel et politique.
Par exemple l’année dernière, le Téléthon nous a "exposé" un résultat médical soi-disant très probant. C’était un enfant en parfaite santé, un enfant né indemne d’une maladie qu’il n’avait jamais contractée et que la médecine n’avait donc jamais ni soigné, ni guéri. L’entourloupe "médiatique" provient du fait que l’enfant est né sain grâce au DPI (diagnostic pré-implantatoire), donc d’un tri embryonnaire. Le succès thérapeutique annoncé n’est en fait que le résultat d’une sélection.
Faire miroiter aux gens des possibilités dans la recherche génétique, en trafiquant les gènes, en sélectionnant les embryons, a pour but de nous habituer indirectement au bricolage génétique, et de nous faire accepter les bienfaits des biotechnologies.
Je "gène" donc je trafique!
La génétique humaine fait franchir une étape de plus dans le conditionnement même de la vie. Car au nom d’une liberté élargie, c’est bien le fanatisme du progrès qui tend à modifier l’essence même de la nature humaine. Probablement, le rêve de maîtriser techniquement cette dernière n’atteindra pas tous ses objectifs, mais quels dégâts laissera-t-il derrière lui? Quel en sera le prix? Quel monde nous promet le scientisme dominant, un monde où les contraintes de la nature sont autant d’obstacles à dépasser? Un monde où l’existence de l’homme dépend de sa propre volonté, laquelle dépend aujourd’hui elle-même de ce qui est rendu possible par la technique, au prix de modifier inexorablement le plus profond de notre existence et des valeurs humaines.
1 à 4. Extraits de Front Social No15, 2000
5, 6 et 9 à 11. André Pichot: La société pure, de Darwin à Hitler aux éditions Champs Flammarion
Article d’Emmanuel Benaben, novembre 2000
Intervention de Jean Luc Simon devant la Commission temporaire sur la génétique humaine du Parlement européen