Le 11 mars une douzaine de représentants du mouvement de Sans-papiers de toute la Suisse ont remis au secrétaire de Mme Andres la «lettre ouverte» ci-dessous. Mme Andres y est mise en garde que la rupture de l’asile des Eglises brise un tabou et que ceci pourrait en faire tomber d’autres.
Deux jours plus tard une cinquantaine d’activistes du mouvement de soutien aux Sans-papiers ont occupé pendant une heure l’entreprise d’aviation privée «Skywork» sur l’aéroport de Berne. Cette entreprise effectue des expulsions d’étrangers et se fait payer par la Confédération 30.000.- francs par personne expulsée! La presse nationale a bien relevé cette action ainsi que le cynisme qu’elle a rendu visible à un large public.
Sans doute existe-t-il de nombreuses entreprises à travers l’Europe qui s’enrichissent sur le dos des expulsés et qui méritent une large publicité!
Lettre ouverte à
Mme la Conseillère d’Etat Dora Andres
Madame la Conseillère d’Etat, Mercredi 27.2.02, 50 policiers en tenue anti-émeute ont pénétré dans l’Eglise «Johannes» à Berne. Cette église accueillait depuis un mois le collectif des Sans-papiers de Berne. Les Sans-papiers ont pu se mettre à l’abri à temps. C’est vous qui assumez la responsabilité politique de cette intervention.
Par cet acte brutal, vous rompez avec une tradition séculaire de l’asile des Eglises. Cet asile des Eglises a dans le passé offert protection à maintes reprises à des êtres humains, quand la distance entre le droit régnant et la réalité sociale devenait par trop grande. Le mouvement de soutien aux Sans-papiers ne peut que constater que cette rupture de l’asile des Eglises brise un tabou.
En ouvrant une véritable chasse à l’homme contre les Sans-papiers, vous tentez d’évacuer par des moyens policiers un problème social dont la solution ne peut être que politique.
La lutte des Sans-papiers et de ceux et celles qui les soutiennent a toujours été menée de manière ouverte et franche. Mais le fait de briser un tabou pourrait en faire tomber d’autres.