A l’automne 1973, Mathieu Furet, alors jeune étudiant en médecine, passe voir son frère aîné, tout juste installé dans une drôle de communauté internationale en Provence. Il pense y passer un ou deux jours. Il y restera presque trente ans. Il y rendra son dernier souffle le mercredi 21 août 2002 vers une heure du matin, à la ferme de Grange-Neuve, à Limans, entouré par son épouse, Ulli, leurs trois filles, Lucie, Noémie, Zoé, ses parents et ses amis.
A peine trois semaines auparavant, il vendait les framboises de Longo maï sur le marché de Forcalquier, animait des journaux d’information sur les ondes de Radio Zinzine, et semblait en passe de juguler le cancer du poumon contre lequel il mobilisait ses énergies depuis plus d’un an.
Avec la disparition de Mathieu, c’est un bout d’histoire de Longo maï, du C.E.D.R.I, du Forum Civique Européen et de Radio Zinzine qui s’évanouit. Une histoire chargée, pleine de rires, de larmes, de joies, de peines, de combats grands et petits, offensifs, constructifs, défensifs, et de luttes personnelles, collectives, quotidiennes, permanentes.
De Madagascar au Mali, à Roissy en passant par le Burkina-Faso, de Russie en Ukraine, d’Autriche, d’Allemagne, de Suisse et de France évidemment, partout où des actions de solidarité qu’il avait initiées ou auxquelles il avait participé l’avaient mené, nos amis mesureront sans peine la profonde tristesse dans laquelle nous plonge ce deuil, toutes et tous.