... et interpellation policière à Lausanne le 3 février 2019
Depuis plusieurs années, le FCE organise des tournées de lectures avec l’auteur et militant politique Emmanuel Mbolela dans différents pays européens, échanges qu’Archipel a souvent relatés. Un événement exceptionnel a été organisé par l’Eglise française de Berne où le concert de Noël était entièrement dédié au projet d’accueil de migrantes «Baobab» à Rabat au Maroc. L’Oratorio de Bach dura quatre heures, l’orchestre et le chœur ont renoncé à leurs défraiements en faveur de «Baobab», ce qui a rendu possible un soutien de 12.000 CHF – nous remercions ici tous ceux et toutes celles qui ont participé à cet événement exceptionnel.
En Suisse romande, Danilo Gay de l’organisation ARAVOH (Association auprès des Requérants d’Asile de Vallorbe Œcuménique et Humanitaire) a pris en main l’organisation des dernières tournées et vous trouverez les dates de la prochaine tournée ci-dessous. Celle de début février a été un franc succès, avec 8 conférences rassemblant chaque fois 40 à 80 personnes et presque une centaine de livres vendus. En plus du défraiement de M. Mbolela, 2.000 CHF de dons ont pu être récoltés, également destinés au soutien du projet «Baobab». Un événement a malheureusement plombé l’atmosphère de ce séjour puisque M. Mbolela a été interpellé par deux policiers en civil à la sortie du train à Lausanne, dimanche après-midi, le 3 février. Il a été retenu pendant 25 minutes, alors que tous ses papiers étaient en règle. Parmi les centaines d’autres passant·es qui traversaient la gare, M. Mbolela a été la seule personne interpellée. Ne sachant pas quoi faire, il a montré à ces personnes le flyer le présentant comme intervenant pour cette série de lectures. La rapide présentation de l’identification des agents ne lui a pas permis de relever leur nom et leur fonction.
Nous avons par la suite écrit aux responsables politiques et policier·es de Lausanne et de Berne et nous attendons de leur part une réponse et des excuses. En tant qu’hôtes de M. Mbolela, nous sommes bouleversé·es et en colère contre les procédés de ces services de police. La discrimination au faciès viole les droits humains et est interdite par l’esprit de la constitution qui prône l’égalité de toutes et tous. Même s’ils deviennent de plus en plus fréquents, des contrôles d’identité basés sur des critères raciaux sont inadmissibles.
Claude Braun, FCE Suisse