POLOGNE / BELARUS: Lutte contre la forteresse Europe

de Personne n'est illégal, 15 janv. 2022, publié à Archipel 310

Les activistes de No Borders établissent un réseau de solidarité près de la frontière polono-bélarusse pour aider les gens à survivre au régime frontalier. Aidez à financer les premiers secours, les soins es-sentiels, la nourriture, l’assistance juridique et la logistique.

Pendant de nombreuses années, le régime autoritaire de Loukachenko a assuré la sécurité des frontières de l’Union européenne. L’accord était simple: le dictateur empêchait les réfugié·es de passer par le Bélarus pour rejoindre l’UE et recevait en échange de l’argent et des formations pour les garde-frontières. Malgré les sanctions, de 2011 à 2015, Frontex a activement soutenu et développé le régime frontalier bélarusse.

À la fin de 2020, la situation a changé. L’UE a imposé des sanctions en réponse à la répression brutale du soulèvement au Bélarus contre la dictature. Loukachenko, à son tour, a cessé de proté-ger les frontières. Il a facilité l’entrée dans le pays de personnes venues d’Irak, d’Afghanistan, de Syrie et de nombreux autres pays en proie à des conflits politiques ou à la guerre. Cela a créé une nouvelle voie d’accès à l’UE. Les gouvernements conservateurs de Pologne, de Lituanie et de Lettonie ont introduit des lois qui légalisent les refoulements et ont commencé à militariser les frontières. La Pologne a créé une zone dite restreinte où personne n’est autorisé à entrer, à l’exception des résident·es, des policier·es et des militaires.

Depuis plusieurs mois, la situation devient de plus en plus dramatique. La zone réglementée crée un espace où les lois ne s’appliquent plus, où des violations constantes des droits humains ont lieu, où les gens sont repoussés à de nombreuses reprises et forcés par les garde-frontières bélarusses. Les gens sont chassés par la police, l’armée et les garde-frontières. Les gens sont blessés, souffrent d’hypothermie et d’épuisement, n’ont pas de nourriture, d’eau potable ou de soutien médical. La région est froide, et il est facile de se noyer dans les marécages. Des gens meurent dans cette zone, et on ne sait pas exactement combien de personnes sont exposées à cette situation.

Mais de plus en plus d’activistes et d’ONG s’organisent pour les aider à survivre, faire preuve de solidarité et les assister par tous les moyens possibles. L’argent est nécessaire pour payer l’équipement nécessaire, ainsi que les avocats pour le sou-tien juridique des réfugié·es. De plus, beaucoup de militant·es sont témoins de scènes horribles sur le terrain et ont besoin d’un soutien psychologique professionnel afin d’avoir la force de revenir et d’aider celles et ceux qui en ont besoin.

L’Europe montre une fois de plus son visage hideux. Les politicien·nes alimentent le récit du danger que représente la migration et s’alignent sur les forces de droite et conservatrices. L’Europe défend ses richesses par tous les moyens possibles et accepte la mort des gens sans hé-siter. Les autorités ne s’arrêteront pas, elles construiront des clôtures plus hautes et des murs plus solides – seule notre solidarité maintient les gens en vie et construit des ponts. Soutenez les activistes, soutenez les gens, combattez la forteresse Europe. Pas de frontières, pas de nations! Personne n’est illégal!

https://www.firefund.net/borderofshame.