MAROC / MIGRATIONS: L’Assistance aux Migrant·es pour l’Intégration (AMI)

de Marie-Pascale, membre FCE France, 9 févr. 2025, publié à Archipel 344

Depuis quelques années, le FCE soutient financièrement et humainement une équipe à Rabat, au Maroc, qui accueille, accompagne et soutient des femmes et leurs enfants en migration.

Suite à quelques difficultés administratives et humaines, une partie de l’équipe de l’Arcom (association à l’origine de la création de ces foyers) a décidé de créer une nouvelle association pour s’autonomiser de l’ancienne structure. Cette nouvelle association s’appelle l’Assistance aux Migrant·es pour l’Intégration (AMI). L’équipe de l’AMI gère aujourd’hui trois foyers, dont deux financés par le Forum Civique Européen, en collaboration avec l’association Maroc Solidarité Médico-sociale dite MS2.

MS2 est née à Oujda qui reste la frontière, aujourd’hui encore, la plus utilisée par les personnes en fuite ou en voyage qui viennent de tous les horizons de l’Afrique et même parfois de l’Asie, pour se rapprocher des côtes méditerranéennes en vue, pour la majorité d’entre elles, de rejoindre l’Europe. Créée en juillet 2016, l’association Maroc Solidarité Médico-sociale vise à «venir en aide et porter une assistance (médicale, sociale, économique) à toute personne ou population vulnérable». Forts de cette expérience conséquente et de la qualité de leurs actions, iels ont, entre temps, obtenu les moyens d’ouvrir deux centres, un à Rabat et l’autre à Marrakech. C’est ainsi que l’association AMI (ex Arcom) a eu l’opportunité d’être accueillie dans leurs locaux et de bénéficier d’un accompagnement quotidien. Cela augmente substantiellement la qualité de leur propre expertise en matière d’accompagnement au sein des foyers.

Depuis plus d’un an, les relations entre l’Europe et le Maroc via l’Espagne paraissent être au beau fixe. Le Maroc mène, sans relâche, des actions de répression visant à dissuader les exilé·es de continuer leur chemin et à les pousser à s’éloigner des routes menant aux frontières européennes. On le constate dans les rues de Rabat, de moins en moins de personnes subsahariennes s’y trouvent et les petits commerces de survie ont quasiment disparu. Les gens se cachent dans l’attente de trouver un passage ou une légalisation et cela peut durer des années. En conséquence, les associations et organisations qui les soutiennent ont de plus en plus de demandes mais aussi de plus en plus de difficultés à trouver des financements.

Pour celles et ceux qui voudraient s’installer au Maroc, la possibilité d’un droit au séjour est de plus en plus complexe voire inaccessible, ces personnes sont jetées dans la clandestinité… On en connaît les conséquences!

Comme toujours ce sont les femmes et les enfants qui en souffrent le plus et cette vulnérabilité extrême reste le lot de celles, qui souvent en fuite, n’ont aucun refuge officiel pour se mettre à l’abri. L’équipe de l’AMI continue donc, inlassablement, d’accueillir, d’orienter et d’accompagner le maximum de femmes et d’enfants dans la limite, malheureusement, des places disponibles et le FCE grâce à vos dons de soutenir l’association. Tout au long de l’année, béné-voles et agent·es de l’AMI s’efforcent de trouver des financements pour les foyers. Alors même que l’exercice n’est pas aisé pour maintenir les foyers ouverts, la demande excède toujours les places disponibles et nous aimerions pouvoir ouvrir un quatrième lieu d’accueil. Dans cette optique, nous avons obtenu des fonds pour recruter un·e chargé·e de subventions et sommes en train d’étudier les candidatures.

Nous espérons que l’arrivée d’une recrue au sein de l’AMI nous permettra de sécuriser les financements des foyers et de proposer davantage de services aux bénéficiaires.

Les temps vont devenir de plus en plus durs et nous espérons que ce projet continuera à trouver les moyens nécessaires à sa pérennisation et à ses ambitions de développement socio-culturel.

Nous vous en donnerons des nouvelles très prochainement!

Marie-Pascale, FCE - France