La répression sans précédent en Biélorussie contre les activistes de la société civile montre la montée de l’hystérie électorale du gouvernement du président Loukachenko. La chasse aux activistes a commencé le jour même où le corps d’Alekh Biabenine, éditeur d’un site Internet d’opposition, était retrouvé sans vie.
Le 3 septembre dernier, sept personnes étaient arrêtées: Igor Bogatchek, Valeria Khotina, Serguei Slusar, Nicholai Dédok, Alexei Jinguerovski, Alexandre Frantskevitch et Anton Lapténok. Le prétexte de leur arrestation était l’attaque de l’ambassade russe à Minsk avec deux cocktails Molotov, le soir du 30 août. Un groupe anarchiste inconnu jusque-là, Les Amis de la Liberté, avait revendiqué la responsabilité de cette action comme étant un acte de solidarité avec les défenseurs de la forêt de Khimki à Moscou, arrêtés le 4 août 2010 et détenus depuis1.
Les avis divergent concernant la nature de ce groupe. Beaucoup les considèrent comme une provocation issue du KGB.
Dans les jours suivants, trois autres personnes étaient arrêtées: Tatiana Séminishcheva, Vladimir Volodin et Alexandre Bougaiev. Actuellement 10 personnes au total sont en détention; toutes, à l’exception d’Alexandre Bougaiev, sont des activistes participant à des mouvements sociaux et écologiques divers et qui ont des positions libertaires.
Des fouilles et perquisitions sont menées quasiment chaque jour dans les logements des activistes, les interrogatoires se déroulent à Minsk et dans d’autres villes de Biélorussie – Gomel, Grodno, Soligorsk. Les détentions des personnes arrêtées sont prolongées chaque 72 heures sans que des charges soient retenues contre elles de manière formelle.
Du fait qu’on essaie de les accuser tour à tour de nouvelles affaires (l’incendie de la porte d’une banque, l’attaque de la maison des syndicats et l’incendie d’un distributeur automatique des billets), il devient évident qu’il n’existe pas d’accusations réelles contre les personnes détenues. La stratégie est de les discréditer dans les médias et de les présenter comme de simples criminels chez qui on a soi-disant trouvé des cartouches d’armes à feu et de la drogue. Ce n’est pas la première fois que les autorités usent de ces méthodes: lors des protestations après les dernières élections présidentielles en 2006, des seringues et des magazines porno auraient été «trouvés» dans le campement sur la place principale de Minsk.
Selon Valentin Stéfanovitch, avocat des droits de l’Homme, les droits des personnes détenues sont bafoués de manière flagrante. Ne pouvant pas résister à la pression lors d’un interrogatoire, une des filles s’est tailladé les poignets avec un coupe-papier. Cela fait déjà 4 jours qu’il n’y a pas de mise à jour de l’information sur la situation des personnes arrêtées le 3 septembre 2010.
Il n’y a pas des frontières pour la solidarité. Nous appelons aux actions partout parce que nous avons vraiment besoin de votre soutien!
Que pouvez-vous faire?
Diffuser l’information sur ces événements, organiser des débats dans des cercles variés et des manifestations, envoyer des lettres à l’ambassade de Biélorussie dans votre pays. Bien entendu, nous vous serons très reconnaissant-e-s pour tout soutien financier puisque beaucoup d’argent est nécessaire pour les avocats. Vous pouvez envoyez l’argent par le biais de ABC Moscou avec la mention «pour Minsk»2.
Nous vous remercions.
PS: Au moment où cet article était mis en page, 5 personnes venaient d’être libérées: Igor Bogatchek, Valeria Khotina, Serguei Slusar, Anton Lapténok et Alexei Jinguerovski.
Les 5 autres restent en prison – Nicholai Dédok, Alexandre Frantskevitch, Tatiana Séminishcheva, Vladimir Volodin et Alexandre Bougaiev.
Les ami-e-s et les proches des détenu-e-s
Minsk, Biélorussie 12.09.2010
Pour plus d’info en anglais:
http://belarus.indymedia.org/blog/minsksolidarity
Ou: