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Il s’agit d’une vingtaine d’articles publiés par la revue «Informations et Commentaires, le développement en question» rassemblés en un seul volume agrémenté de magnifiques photos de paysans provenant de la photothèque du BIT.
Les auteurs sont des spécialistes connus: soit français (Jean-Pierre Berlan, Bernard Roux, Marc Dufumier, Jean-Yves Martin ou François de Ravignan, etc.), soit venant de tous les continents (Vandana Shiva, Anastase Hategekimana, Mae Wan Ho, Maria-Caridad Cruz, etc.).
Ces articles illustrent les multiples facettes, historiques et contemporaines, de la guerre du capitalisme contre les paysans, ainsi que des mouvements sociaux qui s’organisent, à l’échelle internationale, pour la réhabilitation des approches paysannes de la mise en valeur des territoires.
Dans sa présentation, Marc Ollivier rappelle les raisons de cette publication:
«Les paysans, qu’ils soient éleveurs ou agriculteurs, ont assuré la survie de l’humanité depuis 10.000 ans sans mettre en péril son environnement. Depuis la révolution néolithique, pendant des milliers d’années, ils ont constitué l’immense majorité des êtres humains et produit la base matérielle de toutes les sociétés structurées en classes, dans des conditions souvent très dures, mais durables à l’échelle planétaire. Cependant, depuis environ cinq siècles, ils sont partout les principales victimes des massacres et des violences liés à l’expansion du capitalisme sous toutes ses formes: commerciale, militaire pour la conquête des marchés, coloniale pour celle des matières premières, financière pour l’exploitation de leurs forces de travail.
Aujourd’hui, les paysans constituent encore la majorité des êtres humains, mais subissent des agressions sans précédent de la part des principaux acteurs de la mondialisation capitaliste. Leur existence est en jeu face à la déforestation frénétique, à la dévastation des ressources halieutiques, à l’accaparement de territoires immenses par les multinationales de la chimie et de l’agro-business, à la pollution des sols, des eaux, des océans et de notre atmosphère par des systèmes productifs que gouvernent des intérêts privés monopolisés, échappant à toute règle d’intérêt général.
Or la survie de l’humanité dépend de celle des paysans, pour au moins deux raisons essentielles:
D’une part le capitalisme mondialisé, vecteur d’inégalités et de disparités de plus en plus insupportables, est incapable d’intégrer trois milliards de paysans (et malgré l’exode rural et l’extension des bidonvilles ce nombre augmente sans cesse) dans des systèmes sociaux, économiques et culturels répondant aux besoins et aux aspirations de toute la population de notre planète. Ainsi la mondialisation capitaliste, au-delà des insécurités climatiques, environnementales, économiques et sociales qu’elle génère, au-delà des ravages d’une politique guerrière de relations internationales qui l’accompagne, nous conduit vers une barbarie culturelle et sociale sans précédent si l’ensemble des êtres humains ne parviennent pas à y mettre un terme et à construire un autre monde.
D’autre part les paysans, grâce à leur expérience technique et culturelle et à la place qu’ils occupent encore dans notre monde, sont les meilleurs porteurs de deux principes que nous devrons nécessairement appliquer collectivement pour faire face à cette mondialisation capitaliste et pour trouver un nouveau cheminement de survie durable pour le futur: le principe de respect des cycles naturels de notre écosystème terrestre, et le principe de solidarité humaine seul capable de garantir un avenir de paix et de coopération entre les peuples.
Les luttes pour l’accès à la terre et pour la maîtrise collective des ressources génétiques, les convergences avec d’autres luttes sur le terrain de l’alimentation, de la santé et du respect de l’environnement, les nouvelles formes d’organisation de la paysannerie peuvent-elles mettre en échec les tendances les plus négatives de la mondialisation du capitalisme? Des progrès sont accomplis dans cette direction et même des victoires, encore partielles, ont été remportées. Par exemple, la population européenne quasiment unanime refuse de manger de la viande aux hormones; de même, à 70 ou 75 % elle rejette les plantes génétiquement modifiées tant que des recherches sérieuses n’auront pas clarifié leurs risques sanitaires et environnementaux. Au Venezuela, en Bolivie, des gouvernements démocratiques appliquent des réformes agraires portant sur des millions d’hectares. En Uruguay, 60 % des citoyens ont décidé par referendum une réforme de la Constitution qui déclare l’eau «bien public». À Curitiba au Brésil, le 24 mars 2006, la Convention du Groupe de Travail sur la biodiversité (COP 8) a décidé de renforcer le moratorium sur la technologie «Terminator». Quant à l’échec récent de l’OMC à imposer la libéralisation complète du commerce des produits agricoles, il révèle la profondeur des résistances et des contradictions qui se manifestent dans ce secteur.
La réunion en février 2007 dans le village malien de Sélingué d’un «Forum pour la souveraineté alimentaire» qui a rassemblé 500 personnes représentant des organisations paysannes de 80 pays a fourni une démonstration remarquable de la convergence de ces mouvements. On voit ainsi se construire, au niveau de certaines politiques publiques et des mouvements sociaux nationaux et internationaux, des points d’appui très forts qui soutiennent les objectifs des luttes paysannes et les intègrent à part entière dans des combats plus larges, pour imposer d’autres principes d’organisation des activités humaines.
C’est un fait significatif que l’image de la paysannerie, si abîmée tout au long de l’histoire de la lutte des classes, reprenne aujourd’hui des couleurs, et que les valeurs qui ont permis aux paysans de survivre à des millénaires d’exploitation se révèlent aujourd’hui être un socle solide pour garantir l’avenir de tous.
Cet ouvrage de 236 pages, édité par l’Association pour un nouveau développement, avec le soutien du Forum Civique Européen, format 21x21, est en vente aux adresses du Forum Civique Européen en France et en Suisse et dans plusieurs réseaux associatifs (15 euros ou 26 CHF). Présentation, sommaire et liste des auteurs sur le site <http://perso.orange.fr/paysans.du.monde>
Les commandes directes aux éditeurs (port en sus) et toute demande d’information sont à adresser à
Marc Ollivier - Les Arnauds, F-38220 Saint-Jean-de-Vaulx <marc.oll(at)wanadoo.fr>