KIOSQUE: Appel à souscription

de Alterravia, Philippe Baqué, Borde Grande F-47340 Castella., 10 juin 2010, publié à Archipel 182

Pour la réalisation de «De la bio alternative aux dérives du ‘bio’-business, quel sens donner à la bio?»*

Pour permettre la réalisation d’un ouvrage collectif d’investigation et de réflexion sur la situation actuelle de la bio, l’association Alterravia lance un appel à souscription.
Ce projet a reçu le soutien de Nature-et-Progrès, de la Confédération paysanne, de Minga et du Forum civique européen… Ce livre accordera une large place à des enquêtes d’investigation réalisées sur le terrain qui concerneront les pratiques de la «bio» industrielle et du «bio»-business.

En France, le marché des produits bio, désormais «porteur», a été investi par la grande distribution qui privilégie le développement d’une agriculture «bio» intensive et industrielle, dominée par les puissantes coopératives agricoles et par les multinationales de l’agro-alimentaire. Pour répondre à la demande croissante et augmenter les marges bénéficiaires, la grande distribution et certaines boutiques spécialisées font appel à des importations de produits «bio» en provenance de pays européens mais aussi d’Amérique latine, d’Asie, d’Afrique ou du Moyen-Orient. Une partie des meilleures terres de ces pays est mise au service de monocultures «bio», produites à bas prix et peu respectueuses de la biodiversité. Les surfaces des exploitations sont de plus en plus importantes. La concurrence entre les producteurs s’exacerbe et l’exploitation de la main-d’oeuvre agricole se généralise pour faire baisser les coûts. L’exportation massive de ces produits «bio» engendre pollutions et dépenses d’énergies.
Qui sont les protagonistes de cette agriculture «bio» industrielle et de ce «bio»-business? Quels sont les enjeux? Ce livre rappellera les principes fondateurs de la bio. Créée au début des années 60 par un réseau de paysans, de consommateurs, d’agronomes et de médecins, l’agriculture biologique s’opposait à l’agriculture productiviste, développée grâce à un usage massif de produits chimiques et qui avait engendré en peu d’années la disparition d’une grande partie de la paysannerie. Cette agriculture biologique s’est dotée peu à peu de principes: retour à des traitements naturels, diversification et rotation des cultures, autonomie des exploitations, énergies renouvelables, biodiversité, souveraineté alimentaire, semences paysannes, contrôle participatif, droit à la terre, interdiction des OGM... Les protagonistes de cette bio privilégient une consommation locale par le biais de marchés, de foires, de groupements d’achats, de coopératives, d’Amap… Proches de l’agro-écologie, ils respectent l’environnement et ont pour souci de préserver la santé mais ils défendent aussi les droits des petits paysans, des ouvriers agricoles et des communautés rurales. Ce livre montrera comment, sur une grande partie de la planète, des paysans mettent en pratique les principes de cette agriculture bio et proposent une alternative à un modèle de société dominant et destructeur.
Ce livre abordera également la nouvelle réglementation européenne entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2009 qui ne prend pas en compte les pollutions et les dépenses d’énergies occasionnées par l’exportation massive des produits «bio». Elle n’impose pas le respect des droits des travailleurs agricoles. Elle néglige le pillage des richesses naturelles. Elle tolère 0,9% d’OGM, encourage les élevages intensifs, permet par dérogation l’utilisation de traitements chimiques… Elle semble taillée sur mesure pour offrir un pont d’or à la «bio» industrielle. Les producteurs bio qui ne se reconnaissent pas en elle doivent-ils s’en retirer? La réformer? Ne doivent-ils pas plutôt œuvrer à un projet de société alternative? Ce livre présentera pour finir des textes de réflexions sur le passé, le présent et le futur de l’agriculture biologique. Quel sens lui donner? A quel projet de société participe-t-elle? Comment œuvrer pour que l’alternative devienne réalité?
Ce livre apportera des informations, permettra de nourrir la réflexion et facilitera les décisions et les actions, en ces temps où l’engouement pour la «bio» s’accompagne d’une grande confusion. Votre soutien lui permettra de voir le jour en toute indépendance. Alterravia est une association régie par la loi du 1er juillet 1901. Elle a pour but de «favoriser des actions à vocations culturelles, sociales ou écologiques à travers la production et la promotion d’œuvres littéraires, audiovisuelles ou cinématographiques. Elle se propose d’offrir à des auteurs la structure et les supports nécessaires à la réalisation et à la diffusion de leur travail d’expression.»
Alterravia souhaite développer l’expérience des souscriptions qui permettent le développement d’une information différente et assurent une autonomie de travail aux auteurs. Vous pouvez souscrire au projet de livre «De la bio alternative aux dérives du «bio»-business, quel sens donner à la bio?» en nous envoyant un chèque de 25 euros. Vous pouvez aussi participer beaucoup plus, selon vos moyens et selon votre motivation. Grâce à votre participation ce projet pourra aboutir. Les fonds obtenus permettront de mener à bien les enquêtes dans les différents pays concernés et de préparer la publication de l’ouvrage. Alterravia s’engage à vous informer régulièrement de l’avancement du projet. Un exemplaire du livre achevé vous sera envoyé. Nous vous en remercions.

Pour tout renseignement ou pour souscrire:
Alterravia, Philippe Baqué, Borde Grande F-47340 Castella.
alterravia(at)orange.fr
* Participeront à l’ouvrage:
Philippe Baqué, coordinateur du projet, journaliste collaborateur du Monde diplomatique et réalisateur de films documentaires (L’Eldorado de plastique, Le beurre et l’argent du beurre…); Pascal Pavie, viticulteur bio dans l’Aude, membre de Nature-et-Progrès, militant de la Confédération paysanne, co-auteur du livre «Manger Bio. Pourquoi? Comment? Le guide du consommateur éco-responsable»;
Fanny Cannette, membre de Nature-et-Progrès;
Michel Besson co-fondateur de la Scop Andines et secrétaire général de Minga;
Patrick Herman, arboriculteur, collaborateur du Monde diplomatique, auteur du livre «Les nouveaux esclaves du capitalisme»…
D’autres auteurs se joindront à l’équipe au fur et à mesure de l’avancement du projet.