Entre le 17 et le 27 juillet, le mouvement No TAV a appelé tous les mouvements de lutte, les camarades et les groupes de soutien, à participer au camping d’été qui fêtait cette année sa 15ème édition et qui, pour la première fois, était itinérant.
Un camping itinérant à petite vitesse, pour dire non aux grands projets inutiles imposés à la population qui dévastatent le territoire et gaspillent l’argent public.
Une marche «à pas d’homme» contre la militarisation de la vallée, pour se recueillir, discuter et lutter ensemble contre les politiques répressives de l’Etat.
Des politiques de «développement» qui ne concernent pas seulement le Val de Suze, mais qui s’imposent partout en Europe. Pour créer un réseau de solidarité entre les différentes luttes, beaucoup de camarades du continent entier se sont retrouvés au Val de Suze.
Presse Durant dix jours, marches et manifestations populaires allaient de paire avec des actions de contestation et de blocage des travaux du TAV. La presse nationale en a profité pour diffuser une image très éloignée de la réalité: celle d’un mouvement composé de «bons» et de «mauvais» manifestants, pacifistes durant le jour, mais violents la nuit. Une tentative de déprécier le mouvement, tentative qui n’est ni une nouveauté, ni un hasard, mais plutôt une stratégie bien précise.
Malgré cela, le mouvement démontre son unité, grâce à sa riche hétérogénéité. La preuve en a été donnée le lendemain même de l’arrestation de Mattia, Chiara, Claudio et Niccoló2 avec le slogan: «nous sommes tous des black block».
Procès et antiterrorisme Aux attaques judiciaires disproportionnées, le mouvement répond en revendiquant sabotages et blocages comme armes légitimes de résistance.
A ce sujet, il est intéressant de citer une nouvelle publication du mouvement, Il Compressore3, dans lequel on retrouve le parcours historique et politico-philosophique des mouvements révolutionnaires et, en particulier, de l’usage du sabotage. La publication fait clairement référence au compresseur incendié sur le chantier, dans la nuit du 13 au 14 mai, pour lequel les quatre camarades cités auparavant ont été inculpés par les procureurs de Turin Rinando et Paladino – selon les Articles 280 et 280 bis du code pénal italien – d’«attentat à visée terroriste et d’acte de terrorisme avec utilisation d’engins de destruction ou explosifs».
Le recours de la défense, qui demandait la suppression du chef d’accusation pour actes de terrorisme, a été reçu par la cour de cassation le 15 mai. Au départ, la Commission européenne s’était constituée partie civile, mais selon les déclarations du président de la cour d’Assise, Pietro Capello, elle aurait abandonné l’affaire.
Les dernières nouvelles concernent l’arrestation de trois autres camarades à Milan et à Lecce. La police les aurait reliés à l’incendie du compresseur, en utilisant des écoutes dans un restaurant. Dans leur cas, l’accusation ne fait pas référence à l’antiterrorisme, mais maintient le chef d’accusation de «dégradation par incendie, violences contre des agents de la force publique, possession et transport d’armes de guerre», comme pour les premiers quatre arrêtés.
- Le Val de Suze n’a pas peur!
- Voir Archipel Nº227, juin 2014, La criminalisation du mouvement No-TAV.
- <ilcompressore(at)gmail.com>.