Capitalisme, patriarcat, rapports de domination, désastres écologiques, forces étatiques, de quoi faire frémir notre bile. Parfois, nous voudrions cultiver cette bile, comment dire, l’approfondir, la relever, la garnir de données, d’arguments, d’idées d’actions. (…)
Alors nous nous auto-organisons et nous montons un infokiosque, une sorte de librairie alternative, indépendante. Nous discutons des publications, brochures, fanzines et autres textes épars qu'il nous semble intéressant ou carrément nécessaire de diffuser autour de nous. Nous les rassemblons dans cet infokiosque, constituons ainsi nos ressources d’informations, et les ouvrons au maximum de gens. (…)
Dans le monde merveilleux des infokiosques, l’information n’est pas soumise aux logiques commerciales, publicitaires, spectaculaires, financières qui ligotent les médias classiques et puissants. Elle n’est pas centralisée, standardisée, reproduite à l’identique en quantités industrielles et officielles. L’information est réappropriée par des individus, des collectifs, rediffusée au gré des envies et des luttes sociales. On n’en revient pas pour autant à la rumeur, vu que les données transmises sont en principe vérifiables, en tout cas écrites, et donc déformables uniquement de manière consciente. Et l’information ne reste pas non plus forcément dans le cercle du voisinage: si l’échelle de diffusion des infokiosques n’est pas monstrueuse, elle n’est pas pour autant insignifiante. Elle mobilise d’autres moyens, ceux des circuits invisibles des relations humaines, et peut se répandre bien plus qu’on ne se l’imagine.
Il y a des infokiosques dans plusieurs villes de plusieurs pays, dans des lieux autogérés, des squats ou des lieux associatifs... S’y trouvent plein de lectures à emporter, généralement à prix libre ou pas cher, car le but ici n’est pas de gagner de l’argent mais de diffuser des idées, des théories, des pratiques mises sur papier. En plus de ne pas faire d’argent, les infokiosques n’ont généralement pas d’existence légale. Ce sont des collectifs anonymes et des «zones d’autonomie temporaire» (plus ou moins temporaire, selon les lieux dans lesquels ils se trouvent). Il existe aussi des infokiosques virtuels, comme infokiosques.net (http://www.infokiosques.net), un site Internet géré par un collectif de gens participant à des infokiosques, des distros*, des éditions autogérées pour faire connaître le(s) monde(s) de l’infokiosque, permettre leur multiplication en proposant des conseils, des brochures à télécharger et/ou à commander et aussi intensifier les relations entre les gens qui font des infokiosques, distro, éditions autogérées.
Si c’est votre cas, vous pouvez nous rejoindre, nous faire part de votre existence, être dans la liste des distros/infokiosques ou publier des brochures sous différents formats en envoyant un mail à: discutaille@infokiosques.net.
Pour être tenu au courant des nouvelles publications parues sur le site et/ou diffusées par les distros et infokiosques présents sur le site, des nouvelles ouvertures/fermetures d’infokiosques, etc., abonnez-vous à notre bulletin en écrivant à: super-bulletin-subscribe@infokiosques.net
* de «distribution»: structures se chageant, par correspondance ou par tables de presse, de diffuser des brochures, fanzines, cd, etc. édités par d'autres